Le Jeudi du mois
Jeudi 28 janvier 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal
I COMME IRAN en présence de SANAZ AZARI
2014, 50 minutes Belgique
Réalisation : SANAZ AZARI
Dans le huis clos d’une salle de classe à Bruxelles, un professeur iranien, sans doute exilé politique, enseigne à la réalisatrice (iranienne habitant en Belgique) les rudiments de sa langue maternelle : le persan. Au fil des leçons, la langue devient la porte d’entrée vers l’histoire et la culture iranienne ; la matière sonore des mots et leur signification s’inscrivent dans le contexte politique et social iranien, relançant une réflexion sur la notion de liberté et le sens d’une révolution.
Le Jeudi du mois
Jeudi 25 février 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal
LA NUIT ET L'ENFANT en présence de David Yon
2015, 61 minutes France, Qatar
Réalisation : DAVID YON
Djelfa, au cœur de l'Algérie. Sur les lignes de l'Atlas. Un homme sans âge, Lamine. Un enfant, Aness. Tous deux unis dans le mouvement d'une fuite indécise. Djelfa, terre de massacre de la décennie noire. L'Atlas, désert sauvage et lunaire. Au centre, la nuit. Traqués par des tueurs – silhouettes noires aux armes ciselées, figures résurgentes du passé de l'Algérie –, l'homme et l'enfant poursuivent un même chemin. Ils traversent un temps et un espace constellés de territoires incertains : la lumière manque, l'objectif de David Yon est un oeil grand ouvert ; chaque geste est ici précieux, tant chaque chose semble vouée à sombrer dans l'obscurité. Devant cet oeil grand ouvert, les visages oscillent d'une netteté cristalline au flou indistinct de l'étendue de la nuit ... Les mots de Lamine énoncent vouloir "vivre dans le silence", désir conjugué dans un présent éternel. Berceau de la nuit le silence permet la réminiscence des formes et des blessures du passé. Alors nos yeux aussi s'ouvriront, grands, se forceront au noir, guidés par le fil fragile d'un exil, par le lien précieux d'une relation qui illumine la nuit et permet d'en traduire les plus sombres bruissements.
Mickaël Soyez
Extrait du texte paru le vendredi 21 août 2015 dans "Hors Champ" numéro 126, le quotidien des États généraux du film documentaire de Lussas.
Le Jeudi du mois
Jeudi 24 mars 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal
LES MESSAGERS en présence de Lætitia Tura
2014, 70 minutes France
Réalisation : HÉLÈNE CROUZILLAT et LÆTITIA TURA
© Lætitia Tura
"Ils sont où les gens partis et jamais arrivés ?"
Le détroit de Gibraltar est le passage obligé de nombreux migrants d’Afrique pour atteindre l’Espagne. Beaucoup d’entre eux y trouvent la mort et disparaissent dans la frontière : où sont les corps ?
Les Messagers, ce sont les survivants rescapés, les premiers témoins qui révèlent ce qui est nié : la mort a eu lieu et et eux disent : “nous savons”. La disparition, c’est l’invisibilité, il n’y a rien à voir : alors ils racontent. Ces disparitions ne sont pas seulement des accidents, certaines sont le fait d’exactions commises par les autorités . Dépositaires de la mémoire des disparus, ils dénoncent cette disparition symbolique et physique des migrants aux portes de l’Europe, cette déshumanisation à l’oeuvre dans notre monde. Ces disparitions révèlent en effet la dissolution des liens entre ceux qui accueillent et ceux qui sont accueillis, entre ceux qui font du tourisme et ceux qui cherchent du travail, entre ceux qui se sentent protégés et ceux qui sont malmenés par l’Histoire. Les ”Messagers” rompent le silence et résistent ainsi à leur propre disparition : ils recherchent les corps, les lieux, tentent d’offrir un e - sépulture.
Par la photographie et le cinéma Laetitia Tura et Hélène Crouzillat ont pris le temps (et les précautions nécessaires à la sécurité des témoins) pour recueillir des témoignages forts et nécessaires.
Le Jeudi du mois
Jeudi 28 avril 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal
BETTY MARCUSFELD en présence de Martine Bouquin
2014, 90 minutes France
Réalisation : MARTINE BOUQUIN
J'ai toujours su que ma mère avait eu une petite sœur, Betty.
J'ai toujours su que Betty était morte en déportation.
Je n'ai jamais rien su d'elle ou presque...
Presque rien, un prénom, une photo d'elle jeune fille, quelques documents administratifs...
Qui était-elle ? Je suis partie à sa recherche.
Archives, récits, lieux m'ont permis de l'approcher un peu et d'imaginer ce qu'elle avait pu être, ce qu'elle avait dû vivre... Alors, je me suis mise à faire son portrait.
Betty, tu n'avais qu'un peu plus de vingt ans quand tu as disparu.
Le Jeudi du mois
Jeudi 26 mai 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal en présence de Stéphane Mercurio
QUELQUE CHOSE DES HOMMES
2015, 27 minutes France
Réalisation : STÉPHANE MERCURIO
Des pères de 30 à 80 ans, photographiés, torse nu, avec leur fils de quelques mois pour les plus jeunes à la cinquantaine pour les plus âgés.
La réalisatrice s'est glissée avec sa caméra dans l'intimité de ces hommes lors des prises de vue du photographe Grégoire Korganow pour une série de photos "Père et fils".
En captant leur corps, leurs gestes, leurs récits sur ce qu'est la relation des hommes à la paternité et à la filiation, elle tente de saisir quelque chose des hommes d'aujourd'hui.
LOUISE, SON PÈRE, SES MÈRES, SON FRÈRE ET SES SŒURS
2004, 56 minutes France
Réalisation : STÉPHANE MERCURIO
L'histoire d'une drôle de famille, celle de Louise.
Françoise et Gérard, mariés ont trois enfants. Sylviane et Sybille voulaient un enfant. Françoise a "prêté" à ses amies son mari pour être le père de leur enfant, Louise.
Quelle est la place de chacun ? Comment s'y retrouvent-ils ?
Stéphane Mercurio dresse avec tendresse le tableau d'une famille au sein de laquelle la parole et la vie circulent librement, malgré les difficultés rencontrées.
Elle laisse entrevoir le portait d'une génération de militants de mai 68 qui a voulu transformer la société et réinventer une nouvelle forme de famille.
Le Jeudi du mois
Jeudi 22 septembre 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal en présence d'Élisabeth Leuvrey
AT(h)OME
2013, 53 minutes France
Réalisation : ÉLISABETH LEUVREY
Plus de cinquante ans après la fin de la guerre, une cinéaste et un photographe, issus des deux camps du conflit et enfants héritiers de l'histoire coloniale franco-algérienne, nous ramènent en 1962 en plein Sahara algérien. D'une zone désertique irradiée aux faubourgs d'Alger, ils suivent le parcours d'une explosion nucléaire expérimentale.
De l'essai à l'accident, des retombées environnementales au "recyclage" des lieux du passé ...
Le point de départ est historique, mais l'histoire contée nous rattrappe au présent et vient nous chercher là où nous sommes -at home - pour un face à face avec des retombées sans frontière.
© Bruno Hadjih
Le Jeudi du mois
Jeudi 13 octobre 2016 à 20h30 au cinéma Le Royal en présence de Bamchade Pourvali
NO LAND'S SONG
2014, 91 minutes France / Allemagne
Réalisation : Ayat Najafi
Selon les mollahs iraniens, la voix féminine est source de péché , car elle est susceptible de donner du plaisir aux hommes. Depuis la révolution islamique de 1979 il est donc interdit pour les femmes de chanter en solo en public, sauf si celui-ci est exclusivement féminin. Afin de renouer avec une tradition de chansons persanes qui existait et avait beaucoup de succès avant l'arrivée de l'Ayatollah Khomeini, la jeune compositrice iranienne , Sara Najafi, a cependant le projet fou d'organiser à Téhéran, un concert de chant au cours duquel des femmes chanteront en solo sur scène devant un public mixte. Avec l'aide de trois chanteuses venues de France, Jeanne Cherhal, Élise Caron et Emel Mathlouthi, elle n'hésite pas à braver les interdits, la censure et les tabous et grâce à son opiniâtreté réussit le temps d'un concert à libérer la voix des femmes iraniennes.